Notre élevage laitier
L'exploitation de 55 ha de surface compte une bonne cinquantaine de vaches laitières de races croisées frisonnes/norvégiennes/jersiaises (appelées kiwis en nouvelle zélande), quelques monbéliardes et prim'holsteins, et croisées normandes ! Nous ramenons le gène sans corne naturellement présent dans quelques races comme l'angus (race à viande persillée) dont nous avons, en 2019, fait l'acquisition d'un jeune taureau pour la saillie de nos génisses et d'une partie de nos vaches ! Jusque là, nous faisions des croisements de type viande avec des taureaux limousins et blanc bleu belge. L'angus nous permet d'avoir des vêlages faciles même sur les génisses.
Toutes les vaches, génisses et les veaux sont en pâturage sur de l'herbe de flore variée et ce pratiquement toute l'année, elles reçoivent également du foin de qualité et quelques céréales (triticale, avoine) provenant de la ferme. Auparavant, un peu d'ensilage était distribué aux laitières, mais celui-ci a été supprimé en 2020 car nous avons réalisé notre projet de séchage en grange du foin pour ne plus être dépendant des aléas climatiques et qualitatifs des ensilages (butyriques notamment dans le lait).
A la base, mes parents élevaient des frisonnes (FFPN) qui avec la venue des taureaux holsteins américains en insémination artificielle sont devenues par croisement des prim'holsteins. Après mon installation (1995) puis conversion vers l'agriculture biologique en 2001, Julia -ma compagne- qui avait effectué un stage en monbéliarde a désiré avoir quelques monbéliardes pour mettre un peu de couleur et de piment dans notre ferme ! Vache meneuse et avec du caractère, cette race aura survécu mais la sélection faite sur cette race ramènera quelques problèmes de pieds en 'babouches' ! La race Prim'holsteins n'étant pas sélectionnée pour ses aptitudes au pâturage et à la valorisation de l'herbe, en sélectionnant même sur des critères de rusticité, de longévité, c'est une race qui nécessite en bio comme en conventionnel beaucoup d'apports énergétiques car elle reste productive mais préfèrera maigrir plutôt que de baisser en lait...
Pourquoi choisir le croisement plutôt que des races pures adaptées au terroir ?
Dans notre optique de valoriser les pâturages au maximum (espèces pérennes de graminées et de légumineuses) et d'avoir une production qui ne baisse pas de trop, nous avons préféré suivre la voie du croisement mais aussi pour les raisons suivantes :
- éviter de vendre notre troupeau et de racheter un troupeau de race différente (vente à bas prix souvent et rachat plus conséquent, qualité d'animaux, perte de repères, microbisme...) ;
- garder une certaine adaptation de nos animaux au terroir ;
- préférer ramener des critères de rusticité par le croisement avec des races résistantes aux changements de climats, qui perdent moins d'état corporel (norvégienne) sans apporter pour autant de céréales ;
-préférer des animaux plus petits, moins lourds pour éviter de défoncer les pâtures ;
- ramener des taux de matières grasses et protéïques plus important (jersiaise) ;


